LES COURSES D'ANTAN     

Dernière mise à jour : 05/05/2010

La Targa Florio

Pour en savoir plus sur la Targa Florio, visitez le site targaflorio.info, passionnant et très complet sur cette course de légende. De nombreuses photos de cette page proviennent de ce site, avec l'aimable autorisation de son webmaster.
Un grand merci à lui pour sa collaboration.

Un site magnifique, la Sicile

    

     Don Vincenzo Florio    

C'est en 1906, en Sicile, que l'histoire de la Targa Florio débute. Le Comte Vincenzo Florio, fils d'un riche palermitain, est passionné par l'automobile et pilote en amateur. Organisateur dans l'âme, Vincenzo, grand ami de Felice Nazzaro, a déjà organisé la Coupe Florio, épreuve disputée en 1905 autour de Brescia, selon une formule proche de la Coupe Gordon Bennett.
L'histoire raconte que c'est dans un café parisien que la Targa Florio est née. Suite à un pari entre Don Vincenzo Florio et un journaliste français, Desgranges. Ce dernier prétendait qu'entre la mafia, le système routier et la situation géographique de la Sicile, île isolée en Méditerranée, il n'était pas possible, voir envisageable, d'y créer une course automobile à la renommée internationale. Florio releva le défi. Mais qui était donc ce Don Vincenzo ?
De nos jours, à Cerda règne le silence. Au sud-est de Palerme, au pied des montagnes, il reste quelques construction datant d'une certaine époque, celle ou les pétarades et les clameurs du public inondaient les rues aujourd'hui silencieuses. Il reste quelques vestiges de cette époque, des tribunes, des stands, des baraques de chronométrages ornées de publicités délavées. Sur d'anciennes battisses, des slogans peints restent visibles, des "W Nino" pour Viva Nino Vaccarella, ou des "Forza Ferrari", "Viva Alfa". Cerda était bien le coeur de la Targa. Aujourd'hui ville fantôme, elle eut un roi : Vincenzo Florio. Les Florio était une puissante famille, dont la fortune venait du commerce et de sa puissance navale. Les Florio faisaient parti des familles les plus riches d'Europe. Don Vincenzo Florio hérita de cette puissance et, aristocrate dans l'âme, était aussi un homme tourné vers l'avenir. C'est ce penchant pour les choses nouvelles qui l'attira vers l'automobile naissante pour laquelle il ne tarde pas à se prendre de passion. Bien évidemment, il se procure une automobile, et comme tout ceux qui, à l'époque, ont les moyens de s'offrir une auto, se lance dans les courses. Pilote, il est aussi l'ami de Felice Nazzaro et les deux hommes ont un point commun, ce sont spectateurs assidus des épreuves françaises du début du siècle. C'est en voyant ces courses que l'idée de créer une grande épreuve en Italie lui vient à l'esprit.

Photo 2 : Fabrizio Gambacorta

La Coupe Florio

En 1905, Don Vincenzo Florio organise une course, autour de Brescia, une petite ville dans le nord de l'Italie, à l'est de Milan. La Coupe Florio vient de voir le jour mais Vincenzo a un autre but, amener très vite la course dans sa patrie, la Sicile. L'impatience de Don Florio est tel que le projet sera réalisé en 1906. La Targa va voir le jour.

Première édition 1906

Dans son esprit, Vincenzo a une double intention, celle de promouvoir le Marsala Florio, un apéritif à la mode qui a fait la fortune de la famille, et l'organisation d'une grande épreuve sur son île, plus grande encore que la Coupe Florio. Il développe l'idée d'organiser une course assez pittoresque capable d'attirer les meilleurs pilotes de l'époque et les constructeurs européens. Laissant la Coupe Florio faire son chemin, le comte baptise cette nouvelle épreuve la Targa, un mot qui peut se traduire par "Ecu" et qui symbolise le trophée en métal précieux gravé au nom du vainqueur. Il dessine alors un circuit long de 148,80 km, à l'est de Palerme. Le tracé, qu'il faudra parcourir plusieurs fois, est accidenté, sec, aride, et s'annonce particulièrement éprouvant pour les pilotes qui vont se lancer dans cette folle aventure. Jalonné de virages (on en compte un millier), ce circuit à parcourir trois fois, va être également très éprouvant pour les automobiles présentes au départ le dimanche 6 mai 1906. C'est cette configuration qui fera de l'épreuve un formidable banc d'essai pour les constructeurs et une excellente publicité pour les vainqueurs. Au fil des années, l'épreuve va évoluer en même temps que l'industrie automobile européenne.
Grand Circuit des Madonies

       

Dans son esprit, Vincenzo a une double intention, celle de promouvoir le Marsala Florio, un apéritif à la mode qui a fait la fortune de la famille, et l'organisation d'une grande épreuve sur son île, plus grande encore que la Coupe Florio. Il développe l'idée d'organiser une course assez pittoresque capable d'attirer les meilleurs pilotes de l'époque et les constructeurs européens. Laissant la Coupe Florio faire son chemin, le comte baptise cette nouvelle épreuve la Targa, un mot qui peut se traduire par "Ecu" et qui symbolise le trophée en métal précieux gravé au nom du vainqueur qui le reçoit. L'idée trouvée, il faut désormais trouvé un tracé et Don Vincenzo se met au travail. Il dessine un circuit long de 148 km à l'est de Palerme, un circuit tourmenté en plein coeur du massif des Madonies. Le tracé, accidenté, sec, aride, devra être parcouru plusieurs fois. Une fois terminé, il s'annonce particulièrement éprouvant pour les machines mais également pour les pilotes qui vont se lancer dans cette folle aventure. Jalonné de virages (on en compte un millier), ce circuit sera inauguré le dimanche 6 mai 1906. C'est cette configuration qui fera de l'épreuve un formidable banc d'essai pour les constructeurs et une excellente publicité pour les vainqueurs. Au fil des années, l'épreuve va évoluer en même temps que l'industrie automobile européenne.
Les premières inscriptions sont au nombre de vingt mais le jour du départ, seules dix voitures sont sur la ligne, la première étant celle du constructeur Marius Berliet. Derrière, on trouve également cinq Itala, une Fiat, deux Clément-Bayard et une Hotchkiss. Au final, c'est l'Itala d'Alessandro Cagno qui s'impose en parcourant les 450 km de l'épreuve en 9 h 32 mn, avec une moyenne enregistrée de 46 km/h. Don Vincenzo Florio peut respirer, la course a été un succès. Il pense déjà sûrement à la prochaine édition de 1907.

Alessandro Cagno - Vainqueur sur Itala 35/40 HP n° 3
Alessandro Cagno remporte donc cette première édition 1906 sur son Itala 115 HP n° 3. Derrière lui, on trouve une autre Itala, la n° 10 d'Ettore Graziani. Paul Bablot et sa Berliet n° 5 termine à la troisième place, devant Victor Rigal et l'Itala n° 9, Pierre de Caters sur l'Itala n° 8 et Le Blon sur l'Hotchkiss n° 2.

L'intérêt de cette épreuve est au départ plus mondain que sportif. La noblesse sicilienne s'est donnée rendez-vous pour cette journée spéciale, les "élégantes" allant jusqu'à changer de toilette plusieurs fois au cours de la douzaine d'heure que dure l'épreuve. Autour du petit restaurant qui donne sur le circuit, les mondanités sont une priorité. Vincenzo Florio a cependant réussi son pari et pense déjà à l'édition 1907.

1907

1907 est encore une année à succès, avec à nouveau la victoire d'un italien sur une voiture italienne. Organisée le 21 avril, elle attire cette année 44 pilotes. Parmi eux, 26 italiens dont le grand Felice Nazzaro venu avec sa Fiat pour tenter de décrocher la victoire. Rappelons que Felice Nazzaro est présent comme pilote officielle de la marque turinoise. Il remporte l'épreuve, en 8 h 17 mn, un premier record battu pour la jeune épreuve. La presse italienne en fait ses gros titres et les organisateurs sont ravis, allant jusqu'à espérer la présence de nouveaux constructeurs dès l'année suivante, principalement des français. Pour attirer ces derniers, ils annoncent qu'ils prendront en charge le transport des voitures, pilotes et mécaniciens, de Marseille à Palerme, et retour. Malheureusement, personne ne répond à cette invitation. On trouve cependant une voiture belge au milieu des italiennes, une Métallurgique fabriquée à Marchienne-au-Pont près de Charleroi.

Felice Nazzaro - Vainqueur sur Fiat 28/40 HP n° 20B
Dans l'édition 1907, on trouve une voiture belge parmi les italiennes, une Métallurgique fabriquée à Marchienne-au-Pont près de Charleroi.

A gauche, le Grande Circuito Madonie, ou se dérouleront les épreuves de 1906 à 1911, ainsi que celle de 1931. A droite, le Circuit appelé également Giro de Sicilia, ou se dérouleront les épreuves de 1912 à 1914, sur une distance de 965 km, et les épreuves de 1948 à 1950, sur une distance de 1080 km.

1908

   

Vincenzo Lancia, su Fiat 50 HP, fait partie des pilotes engagés dans l'édition 1908. Il terminera second de l'épreuve.

En 1908, c'est Vincenzo Trucco qui remporte l'épreuve, sur Isotta Fraschini. Malgré le succès rencontré au départ, les concurrents sont moins nombreux, et le seront de moins en moins jusqu'en 1913.

Vincenzo Trucco - Vainqueur sur Isotta Fraschini n° 7A

Fiat 28/40 HP de Felice Nazzaro en 1908. Le pilote devra abandonner suite à une casse.

1909

Francesco Ciuppa - Vainqueur sur SPA n° 3
En 1909, Florio doit acheter lui-même des véhicules pour compléter son plateau décidemment trop pauvre.
En fait, si le succès est moins grand cette année, c'est, selon la petite histoire, de la faute à son créateur. On raconte que Vincenzo Florio, prit lui-même le volant d'une voiture, et termina second de l'épreuve, qu'il a acheté lui-même six autres voitures pour les confier à ses amis, histoire d'étoffer un plateau bien maigre. Certains y voient une sorte de triche, d'autres un moyens de maintenir l'épreuve. Bref, une polémique qui ne fait pas une bonne publicité à l'épreuve.

1910

Tullio Cariolato - Vainqueur sur Franco n° 6
En 1910, seules deux voitures sur les 9 engagées parviennent a terminer l'épreuve. Devant ce désastre, Vincenzo Florio va devoir modifier le règlement de son épreuve, s'inspirant pour cela du célèbre Grand Prix de France. Il ne prendra cependant effet en 1912.

1911

Depuis 1911, l'épreuve semble connaître une renaissance et les pilotes sont un peu plus nombreux, une croissance qui va se confirmer dans les années à venir. Cependant, le nouveau tracé n'est pas encore mit en place et cette édition de 1911 se déroule encore sur l'ancien tracé.

Ernesto Ceirano - Vainqueur sur SCAT n° 4

1912

Giro de Sicilia

Cyril Snipe - Vainqueur sur SCAT 25/35 n° 24
Don Vincenzo Florio présente cette année le nouveau tracé de la Targa Florio, un circuit de 1.000 km qui fait désormais le tour de la Sicile. La course se déroule sur route ouverte. En fait, la Targa devient un interminable marathon qui, finalement, va dissuader encore plus les grandes équipes. C'est donc un frein au vrai développement de l'épreuve. Vincenzo Florio espérait attirer de grands pilotes, mais ces derniers seront les grands absents. Les voitures engagées restent des voitures privées, de tourisme, n'ayant rien à voir avec les bolides de Grand Prix qui s'affrontent en France et en Allemagne. Pour rendre la course moins éprouvante, l'épreuve sera divisée en 1913 en deux étapes, Palerme-Agrigente et Agrigente-Palerme.

1913

Felice Nazzaro - Vainqueur sur Nazzaro Tipo 2 n° 3

1914

Ernesto Ceirano - Vainqueur sur SCAT 22/32 n° 14

Nouveau parcours

Moyen Circuit des Madonies

1919

Après la Grande Guerre, la Targa Florio est de nouveau organisée et, profitant des blessures subies par l'Europe, devient une épreuve internationale grâce au manque de compétitions automobiles sportives sur le vieux continent. Les organisateurs reprennent l'ancien tracé, le Grande Circuito Madonie, et voient arriver enfin, les constructeurs et les pilotes qu'ils avaient tant espérer. Il est vrai que la Sicile devient soudain un terrain idéal pour les compétiteurs sevrés de course. Le circuit est revu, et ne fait plus que 108 km. Il faudra le parcourir à plusieurs reprises et reste toujours une épreuve impitoyable pour les hommes comme pour les machines. A l'affiche, cette année, les italiens, toujours présents avec Fiat et Antonio Ascari et Alfa Romeo avec Campari, ainsi qu'un petit nouveau, le français Peugeot. C'est d'ailleurs la marque française, grâce à André Boillot, son pilote fétiche, qui remporte l'édition 1919. Parmi les pilotes, on trouve également un italien débutant sur CMN, un pilote plein de promesses répondant au nom d'Enzo Ferrari.

Entre 1919 et 1930, retour à un circuit plus proche de celui de 1906.

André Boillot - Vainqueur sur Peugeot L25 EXS n° 21

Enzo Ferrari, ici sur Alfa Romeo, fait partie des engagés de l'édition 1919.
Au début des années 20, les marques italiennes ne sont plus les favorites face à une concurrence venant de France et d'Allemagne. Mercedes remporte l'édition 1922, grâce à Ugo Masetti qui a délaissé sa Fiat 451 de 1921 pour une Mercedes GP/14. Christian Werner confirmera en remportant l'édition 1924 avec une Mercedes PP. Des 4 Mercedes en piste en 1922, deux sont dérivées des voitures de grand Prix de 1914. Les deux autres sont de nouvelles voitures à moteur 1.500 cm3 avec compresseur. La marque allemande arrive donc avec à la fois des modèles anciens et des modèles à la mécanique moderne. Cependant, c'est encore la vieille mécanique qui s'impose. La première des 1.500 cm3 terminera 8e.

1920

Guido Meregalli - Vainqueur sur Nazzaro GP n° 4

1921 - 1922

   

Guilio Masetti - Vainqueur sur Fiat 451 S57/4B n° 28 et Mercedes GP/14 4,5 n° 40
C'est en 1921 et à la Targa Florio que Mercedes décide de faire son grand retour en compétition. Cependant, il faudra attendre 1922 avant que la marque ne remporte l'épreuve. De toute façon, c'est le même pilote qui s'impose dans les deux éditions, Guilio Masetti. Il remporte l'épreuve sur une Fiat 451 en 1921 et sur Mercedes GP/14 en 1922.

1923

Ugo Sivocci - Vainqueur sur Alfa Romeo RLTF n° 13

En 1923, Ugo Sivocci pose devant son Alfa Romeo auprès de Campari et d'Ascari.

1924

Christian Werner - Vainqueur sur Mercedes PP n° 10
La vraie surprise de cette décennie arrive cependant de France, avec un constructeur qui fera sa réputation sur ce circuit, Ettore Bugatti.
Entre 1925 et 1929, Bugatti va imposer ses petits bolides, légers et si maniables, capables d'affronter avec aisance les routes sinueuses de Sicile. La Type 35 va enlever le trophée cinq années de suite sur le Moyen Circuit de Madonie. Bartoloméo Costantini s'imposera deux fois, en 1925 et 1926, comme Albert Divo en 1928 et 1929. La victoire de 1927 revient à Emilio Materassi.

1925 - 1926

Bugatti rafle 5 victoires consécutives, de 1925 à 1929, réalisant le premier quintuplé de l'histoire de la Targa Florio. Seule Alfa Romeo fera mieux, avec 6 victoires consécutives entre 1930 et 1935. Au nombre des victoires, Porsche détient un record sur toute l'histoire de la course, avec 11 victoires, devant Alfa Romeo et ses 10 victoires, Ferrari et ses 7 victoires.

   

Bartoloméo Costantini - Vainqueur sur Bugatti T35 n° 8 et T35T n° 27

1927

Emilio Materassi - Vainqueur sur Bugatti T35C n° 24

1928 - 1929

   

Albert Divo - Vainqueur en 1928 et 1929 sur Bugatti T35B n° 56 et T35C n° 10
Au cours de ces années 20, signalons la présence, au milieu de tous ces pilotes masculins, d'Elisabeth Juneck, première femme au monde à remporter une course automobile. Elisabeth participa à plusieurs éditions de la Targa Florio, sans pourtant en emporter une. Cependant, en 1927, la "Dame de Prague" frôla l'exploit. Positionnée en quatrième position, Elisabeth pouvait espérer remonter ses concurrents grâce à la maniabilité de sa Bugatti 2300. Cependant, une banale panne mécanique l'obligea à renoncer à ce rêve.

Elisabeth Juneck, auprès de Vincenzo Florio.

Les tracés changent encore

En quelques années, la Targa Florio est devenue l'une des plus grande course au monde, le rêve de Vincenzo Florio est enfin réalisé. C'est sur un nouveau tracé, le "Piccolo Circuito" que se déroule les épreuves entre 1932 et 1936. Ce tracé, de 72 km, va être bénéfique à Alfa Romeo qui va s'imposer au cours des cinq années d'utilisation. Avant cela, la marque italienne remportera les deux épreuves de 1930 et 1931, l'une sur le Grand Circuit de Madonie, l'autre sur le Moyen Circuit de Madonie. C'est Achille Varzi qui ouvre le bal en 1930 avec l'Alfa P2. Tazio Nuvolari s'impose en 1931 et 1932 avec la 8C Monza. Les grands pilotes sont désormais les maîtres du circuit. Avec la 8C, Antonio Brivio remporte l'édition 1933, et récidivera en 1935 avec la Tipo B P3, voiture qui permit à Achille Varzi de s'imposer en 1934.

1930

Moyen Circuit des Madonies

Achille Varzi - Vainqueur sur Alfa Romeo P2 n° 30

1931 - 1932

Grand Circuit des Madonies et Petit Circuit des Madonies

Tazio Nuvolari - Vainqueur en 1931 sur Alfa Romeo 8C2300 Monza n° 14 (photo) et 1932 sur 8C2300 n° 10

1933 - 1935

Petit Circuit des Madonies

    

Antonio Brivio - Vainqueur en 1933 et 1935 sur Alfa Romeo 8C2300 n° 8 et B 2.9 n° 20

1934

Petit Circuit des Madonies

Achille Varzi - Vainqueur sur Alfa Romeo Tipo-B P3 2.9 n° 10
C'est Lancia qui viendra mettre un terme à la suprématie d'Alfa Romeo, puis Maserati, de 1937 à 1940. En 1936, Costantino Magistri s'impose sur le Petit Circuit. C'est la dernière fois qu'on utilise ce parcours, les courses à venir seront organisée dans le parc Favorita à Palerme, et ce, jusqu'en 1940. A cette époque, les affaires de Vincenzo Florio ne sont plus florissantes et les difficultés financières mettent en péril l'épreuve. C'est l'Automobile Club de Palerme qui prend alors en charge l'organisation de l'épreuve, qui, d'ailleurs, va vivoter jusqu'à l'aube de la seconde guerre. Les dernières éditions sont remportées par Luigi Villoresi qui s'offre un triplé en 1938, 1939 et 1940.

1936

Petit Circuit des Madonies

Costantino Magistri - Vainqueur sur Lancia Augusta n° 6

1937

Circuit dans le parc Favorita à Palerme
En 1936, l'Empire Florio décline et c'est l'AC Palerme qui va reprendre l'épreuve en main. Elle va survivre jusqu'à la veille de la Deuxième guerre. La course devient dès lors une épreuve de vitesse sur circuit. Au cours de ces années précédent la Seconde Guerre, c'est Maserati qui va dominer la Targa en remportant les éditions de 1936 à 1940. Le premier pilote de cette série sera Giulio Severi sur Maserati 6CM.

Giulio Severi - Vainqueur sur Maserati 6CM n° 16

1938

Franco Rocco - Vainqueur sur Maserati 6CM n° 34

1939 -1940

Luigi Villoresi - Vainqueur sur Maserati 6CM1500 n° 18 en 1939 (photo) et sur Maserati 4 CL n° 26 en 1940

L'Après Guerre

La course renaît une nouvelle fois, sous la forme d'un Tour de Sicile. Cette configuration ne sera cependant pas définitive et sera abandonnée après l'édition 1950. Au cours de cette période, on retiendra la première victoire d'une toute jeune marque, Ferrari.

1948 - 1949

Circuit autour de la Sicile

      

Clemente Biondetti - Vainqueur sur Ferrari 166S n° 36 avec Igor Troubetskoi en 1948 et vainqueur en 1949 sur 166MM n° 344 avec Aldo Benedetti

C'est le 3 avril 1948 que la première Targa Florio d'après-guerre est disputée. Cette 32e édition, sur un tracé de 1.080 km autour de l'île, voit la victoire d'une Ferrari, celle de Clemente Biondetti et d'Igor Troubetskoi. En 1949, ce même Biondetti remportera à nouveau l'épreuve avec Aldo Benedetti, sur une 166 SC. Deux belles victoires pour Enzo Ferrari qui fait ses débuts comme constructeur.

1950

Mario et Franco Bornigia - Vainqueurs sur Alfa Romeo 6C2500 Competizione n° 500

1951

Petit Circuit des Madonies
Vincenzo Florio revient aux commandes de la Targa Florio. Ce dernier a fini par s'entendre avec l'AC Palerme et reprend les rênes de l'épreuve. La course reprend alors sa forme traditionnelle en retrouvant le petit circuit des Madonies, long de 72 km, le tour de la Sicile étant abandonné. Après Alfa Romeo, c'est Franco Cortese et sa Frazer-Nash qui monte sur le podium, la marque mettant ainsi un terme provisoire à la domination des voitures italiennes. Lancia cumulera ensuite les victoires en 1952, 1953 et 1954.

Franco Cortese - Vainqueur sur Frazer Nash BMW 2.0 n° 30

1952

Felice Bonetto - Vainqueur sur Lancia B20 Competizione n° 34
L'arrivée de Felice Bonetto fut assez particulière. En panne sèche alors qu'il lui reste 10 kilomètres à faire, Felice va tout simplement siphonner un litre d'essence dans l'OSCA MT4 de Cabianca, arrêtée au bord de la piste, avec une simple paille. Il repart alors, mais pas pour longtemps. A nouveau en panne, il finira les derniers mètres en poussant sa voiture.

1953

Désormais, la Targa Florio a atteint sa maturité et sa renommée internationale attire les grands compétiteurs. Cette notoriété va permettra à l'épreuve d'être incorporée dès 1955 au Championnat du monde. Mercedes, Porsche et Ferrari se livreront de sérieux duels sur un circuit à nouveau modifié en 1951, et qui ne changera plus jusqu'en 1977.

Umberto Maglioli - Vainqueur sur Lancia D20 3000 n° 76

1954

Piero Taruffi - Vainqueur sur Lancia D24 n° 76
Après l'accident tragique du Mans en 1955, puis celui de Portago aux Mille Miles de 1956, les pays européens décident de supprimer purement et simplement les épreuves sur route. Il est vrai que depuis quelques années, et surtout depuis la fin de la guerre, les mécaniques sont de plus en plus puissantes et courir sur les routes parfois très abîmées devient un véritable périple, dangereux à la fois pour les pilotes et pour les spectateurs, toujours massés aux endroits stratégiques et parfois, les plus critiques. Malgré cela, et vu l'engouement du moment pour les courses sur route, la Targa jouit d'une reconnaissance internationale et, dès 1955, l'épreuve est inscrite au Championnat du monde "Sport".

1955

Inscrite au Championnat, une période faste débute pour la Targa Florio. Cette épreuve hors norme, où il faut se battre avant tout contre le chronomètre, puisque les départs sont donnés individuellement toutes les vingt secondes. Ce procédé permet de maintenir une cadence élevée, les concurrents ne disposant d'aucune indication de position. De plus, cette épreuve consiste également à éviter les pièges innombrables de la route, pierres, chiens, spectateurs, etc. En cas de problèmes, il faut bien sur réussir à se dépanner loin de toute assistance. Une course épique, ou il faut aussi résister à la chaleur, ou à la pluie, savoir rejoindre un attardé et le doubler sans casse, ce qui relève souvent de la roulette russe lorsque la route étroite est bordée d'un côté par la roche et de l'autre par un ravin. Une route ou la prudence est de mise, un comble pour une course réservée aux sprinters. Mais c'est ce qui fait le charme de l'épreuve, et la gloire de ceux qui parviendront à s'imposer.
Bref. Malgré les nouvelles dispositions des gouvernements européens prises à la suite de l'accident du Mans, la Targa Florio demeure et, cette année, Mercedes réalise son premier doublé grâce à Stirling Moss et Juan Manuel Fangio. Ces deux pilotes si habiles nous enchanteront également en Formule 1. Stirling Moss sera d'ailleurs le premier à porter le record du tour au dessus des 100 km/h. En 1956, c'est un autre constructeur allemand, Porsche, qui remportera l'épreuve, damant le pion à la Ferrari, pourtant plus puissante.

Stirling Moss et Peter Collins - Vainqueur sur Mercedes-Benz 300 SLR n° 104
Le titre mondial des constructeurs se jouent à la Targa Florio entre Mercedes-Benz et Ferrari. Avec un doublé de ses 300 SLR, la firme allemande s'impose et remporte le titre. Stirling Moss et Peter Collins devance Juan-Manuel Fangio et Karl Kling.

Fangio et Kling termine à la seconde place avec la 300 SLR n°112

1956

Désormais, deux écoles vont s'affronter sur le circuit, l'école de la puissance pure et celle de la légèreté et la maniabilité. Cet affrontement va durer pendant près de vingt ans (excepté en 1957), et le plus bel exemple est le duel que vont se livrer Ferrari et Porsche. Le premier lâchera ses charges de cavalerie dans la course, alors que le second jouera sur l'agilité de ses petites voitures. Ce jeu tournera à l'avantage de Porsche dès 1956 avec la modeste 1500 RS.

Umberto Maglioli et Huschke von Hanstein - Porsche 550A RS 1500 n° 84

1957

Fabio Colonna - Fiat 600 n° 74
En 1957, une course de régularité remplace le rallye et la course perd alors tout son attrait. Cette année là, à cause d'un règlement totalement ridicule, on assistera à la victoire d'une Fiat 600. La course va heureusement retrouver ses qualités premières en 1958 et les duels entre les gros calibres va pouvoir recommencer. C'est cette fois Ferrari qui l'emporte, prenant sa revanche sur Porsche. Malgré ses qualités, la Porsche 1500 RSK Sport de Behra et Scarlatti ne pourra résister aux assauts de la 250 TR, pilotée par Olivier Gendebien et Luigi Musso.

1958

Porsche revient à la charge et reprend son combat contre Ferrari. De 1956 à 1973, Porsche et Ferrari se partageront 16 victoires sur 18 épreuves, 11 victoires pour l'allemand, 5 pour Ferrari. sans compter Fiat en 1957, seule Alfa Romeo aura vaincu les deux marques, en 1971. Mises à part les victoires en 1960 et 1961, la Scuderia lachera vite prise, par malchance mais aussi par manque d'assiduité.

Luigi Musso et Olivier Gendebien - Ferrari 250 TR n° 106

1958 : La Porsche 1500 RSK Sport ne renouvellera pas l'exploit de 1956 et devra laisser la victoire à la Ferrari 250 TR.

1959

Edgar Barth et Wolfgang Seidel - Porsche 718 RSK n° 112
En 1959, Porsche est cette fois devant avec Barth et Seidel. La 718 RSK a tenu sa place et renoue avec le succès.

Malheureusement, cette année 1959 est endeuillée par le décès du créateur de l'épreuve. Don Vincenzo Florio s'éteint le 6 janvier à Epernay, en France. Il avait gagné son pari. Mais tout continu, et la course va perdurer encore quelques années.

LES ANNEES 60

Petit Circuit des Madonies

Maserati ne pourra s'imposer face à la suprématie imposer par Porsche et Ferrari au cours des 10 années à venir.
Au cours de cette décennie, Ferrari et Porsche vont se livrer à un duel que seule Alfa Romeo parviendra à mettre en veilleuse en 1971. Si Porsche enlève l'édition 1960, avec la RS60 de Jo Bonnier, Hans Herrmann et Graham Hill, Olivier Gendebien signe un doublé en 1961 et 1962 avec la Ferrari Dino 246 SP. Pour ces deux éditions, Olivier est accompagné par Wolfgang von Trips en 61, Ricardo Rodriguez et Willy Mairesse en 62. En 1965, Lorenzo Bandini et Nino Vaccarella parviendront à s'offrir également une victoire avec la 275 P2. Les autres éditions sont à mettre au palmarès de Porsche.

1960

Joakim Bonnier, Hans Herrmann et Graham Hill - Porsche 718 RS60 n° 184

1961

Wolfgang von Trips et Olivier Gendebien - Ferrari Dino 196/246SP n° 162

1962

Ricardo Rodriguez, Willy Mairesse et Olivier Gendebien - Ferrari Dino 246SP n° 152

1963

Joakim Bonnier et Carlo Mario Abate - Porsche 718 RS 61 n° 160

1964

Antonio Pucci et Colin Davis - Porsche 904 GTS n° 86

1965

Lorenzo Bandini et Nino Vaccarella brise en 1965 l'hégémonie de la firme de Stuttgart

Lorenzo Bandini et Nino Vaccarella - Ferrari 275P2 n° 198

1966

Willy Mairesse et Hermann Müller - Porsche 906 Carrera n° 148

1967

Peter Hawkins et Rolf Stommelen - Porsche 910/8 n° 228

1968

Vic Elford et Umberto Maglioli - Porsche 907/8 n° 224

1969

Gerhard Mitter et Udo Schütz - Porsche 908/02 n° 266

LES ANNEES 70

Petit Circuit des Madonies
Porsche entame cette décennie comme elle l'avait quitté, avec une victoire, celle de Jo Siffert et Brian Redman sur Porsche 908/3. Le rouleau compresseur Porsche, et ses voitures blanches immatriculées à Stuggart ont pratiquement mis K.O. les autres constructeurs, avec un triplé en 1967, et un quadruplé en 1969, remportant non seulement les courses mais aussi les catégories Sport, 2 litres et GT. Cette suprématie va même pousser Porsche à construire un modèle spécifique pour l'édition 1970, la 908-3, une voiture ultra compacte et pesant moins de 500 kg, l'arme absolue pour le tracé de la Targa. Cette anée-là, Leo Kinnunen établira à son bord un incroyable record du tour à 128,571 km/h, un temps qui ne sera jamais battu car la Targa vit ses dernières heures. Porsche, dans tous les cas, en alignant à chaque fois des modèles d'usine en nombre, va utiliser la Sicile comme test grandeur nature pour améliorer ses modèles. Les prototypes, quelque soit les marques, sont plus nombreux chaque années et plus puissant. Ce qui va remettre en cause la survie de l'épreuve. En attendant, Alfa Romeo et Ferrari parviendront s'imposer en 1971 et 1972 mais c'est encore Porsche qui clôturera l'épisode Targa Florio dans le Championnat du Monde en 1973.

1970

Jo Siffert et Brian Redman - Gulf Porsche 908/3 n° 12

Une Porche 908 MK3 au cours de la Targa Florio 1970
Désormais, chaque année, le couperet est prêt à tomber. La course est jugée de plus en plus dangereuse et le circuit n'offre aucune sécurité, que ce soit pour les spectateurs ou les pilotes.

1971

Nino Vaccarella et T. Hezemans - Alfa Romeo T33/3 n° 5

1972

Arturo Merzario et Sandro Munari - Ferrari 312P/B n° 3

1973

Herbert Müller et Gijs van Lennep - Porsche 911 Carrera RSR 3000 n° 8

1974

Après l'édition de 1973, le CSI décide d'interdire les compétitions de ce type et la Targa Florio est en sursis. Supprimée du calendrier du Championnat du monde des voitures de sport WSC, elle demeure toutefois en tant qu'épreuve nationale italienne. La cause de cette décision est avant tout la dangerosité du circuit, surtout à cause de la présence d'une foule toujours plus nombreuse et indiscipliné massée au bord de la route. La sécurité des pilotes de prototypes n'est également plus assurée. L'idée de construire un circuit permanent est évoqué mais à ce jour, rien n'est fait.

Gérard Larrousse et Ballestrieri - Lancia Stratos HF n° 1

1975

Arturo Merzario et Nino Vaccarella - Alfa Romeo 33TT n° 12

1976

"Amphicar" Eugenio Renna et Armando Floridia - Osella PA4 BMW n° 8

1977

Raffaele Restivio et Alfonso Merendino "Apache" - Chevron B36 BMW n° 12
En 1977, le drame arrive. Une voiture fauche des spectateurs. Cette fois, la course est définitivement supprimée. Mais une grande course ne meurt jamais vraiment.

RESSURECTION

Le Rallye de Sicile existe depuis 1972 et se courait en parallèle à la Targa Florio. En 1978, les deux épreuves sont assimilées pour ne former qu'une seule course dans le Championnat d'Italie des Rallyes. La Targa Florio allait revivre une nouvelle fois. Devenue Rallye, la Targa originelle est désormais loin mais laisse un souvenir très présent. Depuis 1986, des passionnés font revivre cette épreuve mythique au travers un rassemblement de véhicules d'époques et de pilotes ayant marqués l'épreuve. On a le plaisir de redécouvrir des mécaniques oubliées, des voitures de rêve, de rencontrer des passionnés, tout cela dans un décor magnifique.

Le rallye de Sicile entre 1972 et 1977
Palmarès

1972 - Munari - Mannuci sur Lancia Fulvia HF
1973 - Munari - Mannuci sur Lancia Stratos
1974 - Ballestrieri et Maiga sur Lancia Stratos
1975 - Pinto - Bernarcchini sur lancia Stratos
1976 - Preglisco - Sodano sur Lancia Stratos
1977 - Darniche - Mahe sur Lancia Stratos

Rally Targa Florio depuis 1978
Palmarès

1978 - Carello - Perisinot sur Lancia Stratos n° 1
1979 - Vudafieri - Mannucci sur Fiat 131 Abarth n° 5
1980 - Pasetti - Stradiotto sur Fiat 131 Abarth n° 15
1981 - Andruet - "Tiber" sur Ferrari 308 GTB n° 2
1982 - Tognana - De Antoni sur Ferrari 308 GTB n° 12
1983 - Cunico - Bartoclih sur Lancia Rally 037 n° 24
1984 - "Tony" - Sghedoni sur Lancia Rally 037 n° 2
1985 - Cerrato - Cerri sur Lancia Rally 037 n° 2
1986 - Cerrato - Cerri sur Lancia Delta S4 n° 1
1987 - Cerrato - Cerri sur Lancia Delta 4WD n° 1
1988 - Zanussi - Amati sur BMW M3 n° 2
1989 - Cerrato - Cerri sur Lancia Delta Int. n° 1
1990 - Liatti - Tedeschini sur Lancia Delta Int. 16V n° 2
1991 - Longhi - Carraro sur Lancia Delta 16V n° 7
1992 - Deita - Scalvini sur Lancia Delta HF Int. n° 3
1993 - Cunico - Evangelisti sur Ford Escort
1994 - Cunico - Evangelisti sur Ford Escort
1995 - Liatti - Alessandrini sur Subaru Impreza
1996 - Cunico - Scalvini sur Ford Escort
1997 - Andreucci - Fedele sur Renault Megane Maxi
1998 - Travaglia - Zanella sur Peugeot 306 Rallye
1999 - Cunico - Pirollo sur Subaru Impreza WRC
2000 - Longhi - Baggio sur Toyota Corolla
2001 - Vita - Mari sur Peugeot 306 Kit
2002 - Riolo - Marin sur Peugeot 306 Kit
2003 - Andreucci - Andreussi sur Fiat Punto S1600
2004 - Andreucci - Andreussi sur Fiat Punto S1600
2005 - Riolo - Marin sur Renault Clio
2006 - Andreucci - Andreussi sur Fiat Abarth S2000
2007 - Andreucci - Andreussi sur Mitsubishi Lancer Evo IX
2008 - Rossetti - Chiarcossi sur Peugeot 207 S2000
2009 - Rossetti - Chiarcossi sur Abarth Grande Punto S2000
2010 - Riolo - Canova sur Citroën Xsara Wrc

Quelques affiches


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