DIVERS SUJETS SUR L'AUTOMOBILE     

Dernière mise à jour : 05/05/2010

Les pneumatiques

Sans certains accessoires, l'automobile ne fonctionnerait pas.
De nos jours, changer un pneu est une pratique de moins en moins courante et surtout, assez simple à faire. On pense déjà aux pneumatiques permettant de rouler à plat, et ce système commence même à être mis en pratique sur certains modèles, à condition toutefois d'en payer le prix, encore assez élevé. Pourtant, pour en arriver là, il a fallut plus d'un siècle de recherches.

Dunlop

Tout commence en 1888. A cette date, John Boyd Dunlop, vétérinaire écossais, est en admiration devant son fils, qui joue avec son tricycle. Pour lui faire plaisir, il installe des tubes de caoutchouc sur les roues du jouet. Ce premier pneu est enroulé dans une bande de toile collé. Il en dépose le brevet aussitôt et le succès est immédiat. Désormais, les vélos et autres tricycles, véhicules à la mode à cette époque, seront dotés de ce type d'accessoire. En ce qui concerne l'automobile, il faudra attendre encore quelques années..

Michelin

En 1891, les frères Michelin rachètent un brevet antérieur et le perfectionnent en imaginant une enveloppe démontable recouvrant une chambre à air. En 1895, avec l'Eclair, ils démontrent le bien-fondé de leur technique. Ce véhicule, un Peugeot, est engagé dans le Paris-Bordeaux-Paris. Dotée de ces pneus démontables, la voiture, si elle ne remporte pas l'épreuve, a prouvé que le système est fiable. L'Eclair venait de parcourir 1.200 km. En 1899, ce sont des pneumatiques Michelin qui équiperont la voiture de Camille Jenatzy lorsque ce dernier, sur sa Cita baptisée "jamais contente, franchira le premier la barre des 100 km/h.
Lorsque Michelin inventa le pneu démontable, l'entreprise était déjà connue dans le monde du pneumatique. Mais ceci est une autre histoire.

Goodyear

Au fil des années, le pneumatique va évoluer, les premières enveloppes lisses laissant place à des pneumatiques à surfaces composées d'aspérités afin de mieux accrocher à la route et de moins glisser. Ensuite, viendront les enveloppes cloutées, en cuir, en toile ou en caoutchouc, mais toujours pourvues d'un talon qui le maintient sur la jante. C'est Goodyear qui, en 1910, imaginera le pneu à tringle, rendant le pneu à talon obsolète.

Evolutions, toujours

L'évolution du pneumatique ne cesse jamais. L'étape suivante est l'adoption dans la fabrication de tissus câblé, évitant l'éclatement de l'enveloppe dans une large mesure. En 1936, l'utilisation de fils d'acier dans l composition des toiles, et, dix ans plus tard, l'invention par Michelin du pneu à carcasse radiale seront des étapes majeures de cette industrie. En 1950, on voit apparaître les premiers pneus "tubeless" sans chambre à air, qui se sont généralisés qu'au cours des années 80.

La fabrication

Un pneu, c'est en fait une bande de roulement, des talons et une carcasse qui constituent l'enveloppe. La fabrication de cette dernière consiste en une superposition d'un nombre pair de toiles croisées caoutchoutées. On commence par enrouler sur un tambour les différents éléments, à commencer par ceux qui seront à l'intérieur de l'enveloppe : feuille de caoutchouc, talons, toile de la carcasse, et tringles. Quand on installe les flancs à l'ensemble, le tout n'est encore qu'un cylindre informe. Le stade suivant est la vulcanisation à chaud, qui fera prendre sa forme définitive au pneu. C'est à ce stade de la fabrication que sera vulcanisée la bande de roulement. Cette opération, lente, dure 20 à 30 minutes par pneu (automobile).

Industrie mondiale

Le marché est devenu mondial et seuls quelques géants se le partagent. L'Allemand Continental, les américains Firestone, Dunlop, Goodyear, l'italien Pirelli, le japonais Bridgestone et le français Michelin, font partie de ces "Majors" qui forment le Top 10 des manufacturiers en pneumatiques. Pour la France, et en 2006, Michelin se place au 1er rang mondial, et fabrique plus de 400.000 pneus par jour, dans plus de 50 usines réparties dans le monde. Notons aussi que les marques BF Goodrich, Kleber et Uniroyal font partie du Groupe Michelin. Au classement, derrière Michelin, on trouve Bridgestone, Goodyear, Continental et Pirelli.

Sur 10 grandes entreprises, qui se partageaient le marché mondial des pneumatiques en 1981, il ne reste aujourd'hui que 5 groupes aprs le rachat de Goodrich et Uniroyal par Michelin, de Dunlop par Goodyear et de Firestone par Bridgestone. En 2005, avec 20 % de parts de marché, Michelin devance Bridgestone (18 %) et Goodyear (17 %), Continental et Pirelli se partageant, avec d'autres manufacturiers plus petits comme Sumitomo et Yokohama, les 45 % restants.

Progrès

La compétition est un formidable laboratoire pour expérimenter et faire évoluer les pneumatiques. Proche de nous, la Formule 1 permet aux manufacturiers de faire progresser la durée de vie, l'endurance, et la qualité des pneumatiques, des principes qui se retrouvent, quelques années plus tard, adaptés pour les voitures de série.
Les pneus "Racing", qui n'ont pas de chambre à air, et qui possèdent une enveloppe très fine afin de réduire le poids de l'ensemble, ont les talons collés aux jantes. La bande de roulement, elle, est constituée par un mélange très mou afin d'obtenir la meilleure adhérence, donc la motricité et la meilleure tenue de route possible.

Autre évolution, écologique cette fois, le pneu "vert". ce pneu, qui diminue la consommation d'essence des voitures, sont étudiés depuis quelques années. C'est Michelin qui, en 1992, révolutionne le marché en lançant la première génération de ces pneumatiques qui adoptent la technologie dite "basse résistance au roulement", offrant une sensible économie d’énergie. De plus, il améliore la sécurité des utilisateurs car son adhérence est supérieure, notamment sur sol mouillé. Depuis 1992, ce pneu est vendu à plus de 500 millions d'exemplaires et selon les spécialistes, permet de diminuer les émissions de gaz carbonique d'environ 80 millions de tonnes par an.

Enfin, rappelons, comme nous l'avons évoqué au début de cette page, le pneu "increvable", qui est actuellement le principal sujet d'étude des chercheurs. On pense déjà également à un pneumatique d'une nouvelle génération, doté d'une simple bande de roulement maintenue par des rayons flexibles. Plus besoin alors de gonfler ses pneus, donc plus de pression à surveiller.