DIVERS SUJETS SUR L'AUTOMOBILE     

Dernière mise à jour : 05/05/2010

La compagnie G7

C'est la seule survivante des prestigieuses compagnies de taxis du début du 20e siècle. Cette vieille dame a célébré son centenaire en 2002 et est passée allègrement à l'ère des technologies de pointes.

C'est suite à une banale décision de l'administration que la Compagnie Française des Automobiles de Place doit d'être devenue célèbre dans le langage populaire sous l'appellation de G7. En effet, la préfecture de police avait systématiquement attribué à partir de 1905 une immatriculation spécifique aux compagnies. Les taxis noirs et bordeaux reçurent donc une classification et adoptèrent sur leur plaque, la dénomination G7. Les autres compagnies reçurent une autre appellation, toujours avec la lettre G en référence.

En dehors de la Renault AG, qui connue son heure de gloire lors de la bataille de la Marne en sauvant, avec l'aide d'autres taxis différentes réquisitionnés également pour l'occasion, la ville de Paris de l'invasion allemande, la voiture la plus célèbre de la Compagnie est sans doute la Vivaquatre KZ 11 de 1933. Sa silhouette anguleuse, familière aux parisiens, la désigne comme symbole de la capitale dès son apparition, y compris au yeux des étrangers, un peu comme le fameux taxi londonien.

Panhard détrône Renault

Au début des années cinquante, les Renault KZ apparues en 1933 sont encore majoritaires sur le pavé parisien. Mais, en 1955, la compagnie des taxis G7 cherche à renouveler sa flotte. Les ancestrales Renault vont donc être progressivement retirées de la circulation et vendues… au poids.

Le marché est alors âprement disputé mais c'est finalement la marque Panhard qui sera retenue et qui empochera le bon de commande qui stipule la livraison de 1.700 Dyna Luxe Type Z5, livrable entre 1956 et 1957.


Et Simca reprend la G7

Les fabricants de véhicules français vont peu à peu se détourner des modèles spécialement conçus à l'usage des taxis au bénéfice des véhicules d'usage courant. L'offre va donc se diversifier. Avec le rachat vers 1959 de la Compagnie G7 par Simca, les parisiens vont découvrir de nouveaux véhicules. La marque de Poissy va évidemment s'empresser de mettre en circulation des berlines de série provenant de sa gamme. C'est ainsi qu'après les Aronde, déjà en circulation, les Ariane, des Versailles à moteurs d'Aronde, apparaissent sous les couleurs de la G7.

La radio

En 1956, les taxis vont se doter d'un nouveau système d'émetteur/récepteur radio mis au point par l'ingénieur Catherine. Cette radio est reliée à un central téléphonique et désormais, le client peut commander un véhicule en téléphonant de son domicile, de son hôtel ou de son bureau. Une standardiste prend ses coordonnées et communique par radio à un chauffeur libre l'adresse de son client. ce dernier se rend alors sur place pour la prise en charge. Le succès va être immédiat, à tel point qu'à certaines heures de la journée, les radio-taxis ne pourront satisfaire que 40 % de la demande. Il faudra attendre 1964 pour que ce système soit vraiment répandu et que 200 taxis rouge et noir équipés d'une antenne sur le toit se rendent chez le client sur simple appel à AMPère 28-30. Mais le système est encore loin d'être parfait et présente de fréquents risques d'attentes trop longues, de confusions et d'erreurs d'adresses. On reconnaît les taxi équipés du radio-taxi grâce à l'antenne située sur l'aile avant de la voiture. Comme le montre les trois photos suivantes, la Panhard PL 17 et la Peugeot 403, ne sont pas équipées, à la différence de la Peugeot 404 qui, bien que difficile à voir sur ce cliché, dispose d'une antenne sur son aile avant droite. En plus de son antenne, elle arbore sur ses portières arrière le numéro de téléphone de la compagnie, comme la La Peugeot 403 d'ailleurs.

Star 7

La modernisation va encore apporter ses nouveautés. Tout change avec l'arrivée de l'informatique. A partir de 1985, les opératrices saisissent directement sur écran et disposent d'un système assisté de nombreuses aides, tels que fichiers de noms, répertoires des rues de Paris, etc. Le Minitel, quant à lui, permet au client de commander directement un taxi et d'effectuer de manière automatique des réservations pour les jours suivants. 1991 est une année révolutionnaire, du moins en ce qui concerne l'informatique. La compagnie décide de donner son plein rendement à son central radio en ayant recours aux technologies modernes, notamment à l'information embarquée.
C'est ainsi que naît Star 7 (Système de transmission et d'affectation Rapide de G7), dont l'ordinateur de bord joue un rôle essentiel dans la tâche quotidienne du chauffeur. Désormais, chacun des 2.700 taxis de la compagnie est équipée d'un terminal informatique sur lequel le chauffeur voit s'afficher les propositions de courses ainsi que les informations générales destinées à l'ensemble de la flotte G7. Un terminal cartes bancaires permet aussi au client de régler sa course sans manipulation d'espèces, ce qui constitue un avantage important pour la sécurité du chauffeur.

Aujourd'hui

Née il y a un siècle dans la pétarade des "tacots" et des "deux pattes", la G7 a su prouver la valeur de ses services et sa facilité d'adaptation aux progrès de la technique automobile et de la technologie des communications. C'est une centenaire pleine d'avenir qui a su passer allégrement le seuil de l'an 2000.

Aujourd'hui, la Compagnie des taxis G7 met au service de sa clientèle 2.700 taxis affiliés, 240 salariés, 130 opérateurs de télécommunications, 200 lignes téléphoniques, 70 correspondants nationaux et internationaux. Chaque jour, elle assure 20.000 courses radio et transmet 1 million de messages. Elle aura reçu 6 millions d'appel en 1999.