DIVERS SUJETS SUR L'AUTOMOBILE
Dernière mise à jour : 05/05/2010
Les voitures présidentielles

Leurs passagers furent à la tête d'un Etat, ce sui fait que les voitures présidentielles appartiennent à l'histoire. Certaines sont
passés à la postérité, comme la DS du général de gaulle ou la Lincoln de Kennedy.
Premiers véhicules

C'est Raymond Poincaré qui décida d'adopter les voitures pour les cortèges officiels, reléguant de fait
les véhicules hippomobiles au placard. La première voiture officielle du président fut donc une Panhard Levassor de 1904, un coupé
de ville. En 1910, Poincaré hérite d'une Berliet. Les constructeurs automobiles vont alors se livrer une véritable course pour
devenir à leur tour le constructeur officiel de l'Elysée. Dans la course, on trouvera par exemple Delaunay-Belleville, Voisin et Renault,
ce dernier tirant favorablement son épingle du jeu avec la 40 CV qu'utilisera
Gaston Doumergue et la Reinastella qui sera la voiture officielle de Paul Doumer.
Gaston Doumergue

Gaston Doumergue, le 13 juin 1924, parade suite à son élection à bord d'une Renault 40 CV
Paul Doumer

Marechal Pétain
Le Maréchal Pétain utilisa lui une Renault Vivastella 1939

Vincent Auriol

Dans les années trente, les Renault entrent donc en service avec une Reinastella Landaulet et une Suprastella. On connaît ensuite la Talbot
Présidentielle de Vincent Auriol, puis, en 1955, René Coty opta pour Citroën et la fameuse berline traction 15 CV carrossée par Franay.
Cette voiture, impressionnante, dispose d'une suspension hydro-pneumatique
et de la direction assistée. Une version découvrable sera aussi commandée, carrossée cette fois par Chapron.

Talbot de Vincent Auriol
René Coty

Citroën Traction Limousine 1956 de René Coty

Deux autres véhicules utilisés par René Coty, des Citroën 15, en version berline et Limousine
Général de Gaulle

Citroën Traction du Général de Gaulle
Le général de gaulle était lui aussi un fervent amateur de la marque aux chevrons et après la traction, il tomba sous le charme de la DS, délaissant de fait les
Simca Chambord. Citroën sera ensuite représenté par les SM et les CX 2400, ces dernières disposant d'un pavillon surélevé de 4 cm afin de permettre
aux passagers de conserver leur couvre-chef.


Outre la version cabriolet, le garage de l'Elysée disposait d'une Simca Présidence
carrossée par Chapron.
Officiellement mise à la disposition du Général de Gaulle, cette Simca fut peu
utilisée. Une berline Présidence était également disponible, utilisée
principalement par Madame de Gaulle, le général ne roulant qu'en DS.
La Simca disposait d'une séparation entre le chauffeur et les passagers arrière. Avec la femme du général, cette séparation fut rarement utilisée.

Si le général opta pour la DS, c'est en partie dû au rôle que joua cette dernière dans l'attentat du Petit-Clamart.
La tenue de route exceptionnelle de la DS 19 sauva la vie du général de Gaulle.


La DS immatriculée 1 PR 75 a peu servie au Général de Gaulle pour qui elle fut construite. En effet, ce dernier ne l'appréciait guère.
Valery Giscard d'Estaing
C'est avec Valéry Giscard d'Estaing que Peugeot détrône Citroën, le nouveau chef d'Etat choisissant
une 604 aménagée par Chapron. Le parc va ensuite compter des Renault, comme la R25 puis la Safrane.

Tout au long de son mandat, Valery Giscard d'Estaing roula en Peugeot 604 gris
fumée à boîte automatique. C'est le premier président à rompre avec la traditionnelle
couleur noire des voitures de la présidence. Auparavant, le noir était la couleur unique pour
tout les véhicules des cortèges officiels.
Georges Pompidou

Lorsque Georges Pompidou arrive au gouvernement, ce dernier dispose des DS de son prédécesseur. En 1972, la Reine d'Angleterre
Elisabeth II prévoit un voyage officiel en France et pour l'occasion, Georges Pompidou commande une nouvelle voiture digne d'un tel évènement. C'est Citroën
qui relève le défi. La voiture réalisée sera une SM Maserati carrossée par Henri Chapron. La SM d'origine est allongée de 71 cm pour atteindre 560,3 cm.
La partie avant demeure identique à la voiture de série mais l'arrière est complètement redessinée. La capote noire est à commande hydraulique et les portières
s'ouvrent très largement.

Délaissée au cours des présidences précédentes, une des deux SM "Opéra" de chapron sera réutilisée par
Jacques Chirac en 1995.
François Mitterrand
François Mitterrand utilisa plusieurs véhicules, principalement des Renault. Dans un premier temps, il utilisa une Renault 25 Baccara
puis, dans une Safrane, beaucoup plus moderne et mieux équipée. Dans le privé, il utilisait une Citroën, une CX Prestige. A la fin de
dernier mandat, il quitta la scène à bord d'une XM qui n'affichait que 36 km au compteur.

La XM de François Mitterrand
Jacques Chirac

Descente des Champs par Jacques Chirac après son élection, le 17 mai 1995.
Un autre véhicule célèbre fût la CX. C'est avec ce véhicule
que Jacques Chirac entama une course poursuite nocturne avec les journalistes dans les rues
Paris le soir de sa victoire en 1995, depuis son QG de la Mairie de Paris
jusqu'à son point de départ. Au cours de son premier mandat, il ressort la SM "Opéra". Puis, il
tombera sous le charme de la Safrane et de la 607. Sa dernière voiture sera une berline
de série C6.
Nicolas Sarkozy

La SM sera sera utilisée pendant de nombreuses années, par Valéry Giscard d'Estaing, par François Mitterrand et par Jacques Chirac. Elle
sortira cependant moins souvent que les voitures officielles courantes, comme la CX utilisée par Jacques Chirac.
Nicolas Sarkozy lui préfèrera la Peugeot 607 Paladine pour l'apparat, et les Citroën C6 pour les déplacements courants, une voiture que jacques Chirac lança
lors du défilé du 14 juillet 2005. Signalons que le soir de sa réélection en mai 2002, Jacques Chirac apparu dans une Peugeot 607, mais pas une Paladine.
A l'étranger
La plus célèbre des voitures d'un chef d'état étranger est la Lincoln Continental du président américain John-Fitzgerald Kennedy. Cette voiture
reste dans les mémoires à plus d'un titre. Disponible avec un vaste toit amovible, on eut l'occasion de la voir dans différentes configurations,
avec son toit en plastique (en six morceaux) qui se découvre totalement, avec un toit en plastique et métal qui découvre l'avant de la voiture, et avec
un toit identique qui se découvre à l'arrière. Des marchepieds rétractables sont disposés à l'avant et à l'arrière pour les agents des services.
A l'intérieur, le Président disposait d'un siège qui pouvait se rehausser d'une barre d'appui afin de pouvoir se tenir debout confortablement.
L'équipement est sophistiqué, avec radio, interphone, air conditionné. C'est à bord de cette Lincoln, louée à Ford par la Maison Blanche (500 $ par an),
que le Président fut assassiné à Dallas le 22 novembre 1963.
Après cet attentat, les services de sécurité de la Maison Blanche exigeront que la
voiture soit dotée d'une carrosserie blindée, vitrage également. Lyndon B. Johnson, qui en disposera ensuite, ne l'utilisera
guère. Elle sera repeinte en noir ensuite.

Le premier président américain à apprécier les voitures est Franklin D. Roosevelt. Il en possédait d'ailleurs un grand nombre,
dont 9 Packard. Partiellement handicapé des jambes, il conduisait des voitures à commandes manuelles. Plus tard, Truman fera entrer
les Lincoln, qui offrent un confort appréciable. Nixon utilisera les voitures de ses prédécesseurs, surtout celles à toit ouvrant. Bush
Junior a adopté, lui, une Cadillac DTS.

En Russie, avant la révolution, les Tsar disposaient d'un parc composé de Rolls-Royce. Avec l'avènement du
bolchevisme, tout ne va pas disparaître.
Lénine va conserver une dizaine de Rolls-Royce. Staline, dans les années trente, va changer les habitudes et commander une voiture nationale
baptisée Zis. Cette voiture va fortement s'inspirer très fortement de la Buick américaine de 1935. Après la guerre, les modèles Zis 110 deviennent
les voitures officielles de l'URSS mais aussi des pays satellites. La Zis deviendra Zil avec l'arrivée de Khroutchtchev, et restera encore la grosse
voiture imposante et noires des autorités. Brejnev utilisera ces véhicules mais il possédait également une Citroën SM. Vladimir Poutine a choisit
de rouler en Mercedes limousine.
En Grande-Bretagne, la famille royale roula pendant des années en Daimler. En 1950,
elle adopte la première Rolls-Royce, une Phantom III.
Cette voiture deviendra vite la "Number One" d'Elisabeth II. La reine revendra les Daimler en 1958 pour d'autres Rolls-Royce. On trouva également, dans les
garages de Buckingham, des limousines Austin.

En Chine, c'est en 1956 qu'apparaissent les premiers véhicules chinois, des autocars.
Viennent très rapidement, en 1958, les premières automobiles dont la 1ere voiture de prestige, la Drapeau Rouge, une automobile
construite sur la base de la Chrysler Impérial. Cette Drapeau Rouge sera la voiture officielle des dirigeants
chinois dès 1965. Rappelons qu'auparavant, avant d'utiliser la Hong Qi, nom de la Drapeau Rouge, Mao Zedong utilisait une voiture russe, une Zis offerte par Staline.
De nos jours, la Présidence chinoise roule en Audi A8 blindée.