DIVERS SUJETS SUR L'AUTOMOBILE     

Dernière mise à jour : 05/05/2010

Les autos et la guerre

Pour être plus performantes, les armées durent très tôt se motoriser. Cela passa d'abord par l'adaptation de types de tourisme. Les automobiles de liaison et de commandement issues des types de série étaient réquisitionnées ou commandées aux constructeurs...
Pour les emplois tactiques, la reconnaissance ou les services d'état-major, le cheval reste imbattable jusqu'à ce qu'un certain moteur à explosion ne commence à faire parler de lui. La progression des vitesses révélée par les grandes courses de ville à ville est attentivement notée par les militaires. Dès la fin des années 1890, le facteur vitesse est nettement en faveur du moteur, même si le cheval conserve sa suprématie en tout-terrain.

Premières recrues

Aux grandes manœuvres du Sud-Ouest, en 1897, la presse fait mention d'une automobile utilisée par l'état-major français. La Panhard et Levassor sert principalement sur route, à transporter les officier "après la manœuvre", mais ces essais sont instructifs en ce qu'ils révèlent des problèmes spécifiques : fragilité des premiers pneumatiques, ravitaillement aléatoire en essence et en huile, faible charge utile, formation des conducteurs et coût. L'auto est alors considérée comme un luxe absolu, sinon inutile pour l'armée. Pourtant, l'idée fait son chemin et une "Commission militaire des automobiles" est créée dès 1897 pour mener des études fondamentales sur tous les aspects du problème. Dès 1899, trois automobiles sont achetées par le ministère de la Guerre. Outre les problèmes techniques et la formation de personnels qualifiés, le principal frein à la motorisation reste le financement. En 1906, le capitaine Genty, qui pilote dans les grandes courses internationales sous le pseudonyme de De la Touloubre, installe une mitrailleuse sur une Panhard 24 CV acquise par l'armée. Auparavant, l'entreprise CGV avait étudié une automitrailleuse. Un modèle proposé au Salon de l'Automobile en 1902 est reconnu de nos jour comme le premier engin blindé français. En fait de blindé, il s'agissait d'un baquet blindé placé à la place des sièges arrière d'une voiture ordinaire. L'armement était une mitrailleuse Hotchkiss de 8 mm. Essayé en 1903, le véhicule restera sans descendance, aucune suite n'étant donné à ce projet.

En 1906, avec le concours du commandant Guye, CGV présenta au ministère de la Guerre un nouveau modèle, une automitrailleuse blindée. Expérimentée lors des grandes manœuvres de l'automne, il semble que l'armée ait utilisé 4 automitrailleuses Charron. La Russie en commanda également 12 exemplaires, puis deux autres par la suite pour remplacer les deux exemplaires saisis par les allemands lors du transit vers la Russie des véhicules.

Le capitaine Renaud concevra lui aussi un véhicule blindé, sur la base d'une voiture de tourisme Peugeot. Réalisé en 1914, ce véhicule sera utilisé pendant toute la durée du conflit. Ce véhicule disposait d'une mitrailleuse de 8 mm et d'un canon de 37 mm. En octobre, une centaine d'automitrailleuses blindées est commandée chez Renault.