LA PREHISTOIRE DE L'AUTOMOBILE
Dernière mise à jour : 05/05/2010
La force de pression de la vapeur
Denis Papin (1647-1714)
Avec la découverte de l'oxygène dans les
combustions, Denis Papin trouve dans cette loi une aide précieuse pour ses
travaux. Contrairement au moteur de Huygens, qui était à combustion interne,
celui de Papin et Boyle est à combustion externe.
En 1707, Papin va expérimenter en Allemagne, où l'avait chassé la Révocation de l'édit de Nantes,
un bateau à vapeur à quatre roues à aubes (il imaginera également la marmite
portant son nom). Ce moteur à vapeur va, au fil des années, donner la fièvre
inventive à de nombreux chercheurs, connus ou inconnus, mais qui marquèrent
l'histoire de l'automobile. Il ne fait aucun doute que sans eux, la voiture
d’aujourd’hui ne serait pas ce qu’elle est. C’est leur histoire qui va se
dérouler sous vos yeux.
Né à Blois le 22 août 1647, Denis Papin fait des études de médecine à Angers. Il
tente de mettre au point une pompe à air, avec l'aide de Christian Huygens,
puis, travaille avec Robert Boyle avant de revenir au côté de Huygens en
1680. Nommé à la direction des expériences de l'Académie d'Ambroise Sarrotti à
Venise, puis à la Royale Society de Londres, C'est en tant que professeur de
mathématiques qu'il arrive à Marbourg, ville ou il mettra au point et
construira sa première machine à vapeur. Mais revenons sur cette période.
En 1675, Papin publia son
premier traité intitulé "Nouvelles expériences sur le vide". Ce traité décrit
une machine servant à faire le vide mais Denis n'est pas l'inventeur du procédé,
déjà expérimenté auparavant par Otto von Guéricke. Toutefois, il en améliore le
système en adaptant un étrier à la tige du piston qui permet ainsi à ce dernier
de redescendre plus facilement. De plus, il imagine deux cylindres
pour élever l'eau en faisant le vide dans les différents étages d'un conduit
vertical. Ces modification lui valent les éloges de la part des membres de la
communauté scientifique.
La machine à faire le vide.
Avant de pouvoir réaliser un premier prototype de cette fameuse machine, Papin
devra passer beaucoup de temps dans une série d'essais, s'inspirant des
recherches de Von Guericke et de Huygens. Au départ, il à l'idée de
perfectionner l'invention de Huygens et va substituer la vapeur d'eau à la
poudre à canon, car la brusque condensation de la vapeur dans le cylindre ou
coulisse le piston, créait un vide partiel. Sa première machine n'est en fait
qu'un simple cylindre muni d'un piston. Un peu d'eau introduite dans le cylindre
est alors chauffée et la vapeur produite pousse le piston vers le haut. Ce
dernier se bloque à une certaine hauteur grâce à une petite tige. A ce moment
précis, il suffit de retirer la "marmite" du feu et d'attendre que la vapeur se
refroidisse et se retransforme en eau en eau. Par ce principe, un vide est créé
dans le piston. Il ne reste plus qu'à relâcher ce dernier en débloquant la tige
pour qu'il soit poussé violemment vers le bas sous l'action de la pression
atmosphérique. Le but de cette expérience est de soulever des fardeaux et de
soulager les hommes des peines les plus lourdes.
La "Cocotte" minute
En 1679, en étant le premier à trouver le
moyen de confiner de la vapeur en espace clos, grâce à la soupape de sûreté, il met au point sa "marmite", plus connue sous
le nom de "Digesteur". C'est tout simplement l'ancêtre de l'auto-cuiseur ou, plus familièrement, la "Cocotte-minute".
Fontaines
Attiré par la science britannique, il s'embarque ensuite pour Londres. En 1687,
après avoir travaillé
avec Huygens, il fut chassé de Paris suite à la révocation de l'édit de Nantes en 1685.
Papin était protestant. Réfugié en Allemagne (ou plutôt Autriche-Hongrie à
l'époque), il travailla comme professeur de mathématiques à l'université de Marbourg.
Par ses différentes expériences, et par intuition, il parvient à faire
le vide parfait au dessous d'un piston, en y faisant condenser de la vapeur. Il
donne là une première théorie d'une machine fonctionnant par le jeu alternatif
d'un piston. En utilisant de la poudre à canon enflammée sous le piston, il fait
remonter ce dernier en chassant l'air du cylindre par des soupapes. L'expérience
sera réalisée en 1688 et la découverte publiée en 1690 dans les Actes des érudits
de Leipzig. En 1696, à la demande du Duc de Hesse, qui voulait créer des fontaines dans ses jardins,
Papin conçut une machine atmosphérique à piston flottant, "la machine à élever l'eau".
Ce dispositif ne fonctionna pas très longtemps puisque la
colonne d'eau montante éclata. Cet échec mit fin aux relations entre les deux
hommes. Mais l'invention ne sera pas oubliée.
Si ce système
fonctionnait, on ne pouvait recommencer l'opération qu'au bout de plusieurs
minutes, le temps de laisser refroidir le cylindre. La machine atmosphérique à
piston flottant ou machine de Denis Papin n'est donc qu'une tentative ratée,
mais qui va mettre d'autres chercheurs sur la bonne piste, tels que Thomas
Savery et Thomas Newcomen.
Papin, qui devint en 1687 professeur à Marbourg, travailla pour le Duc de Hesse. Ce dernier, voulant
créer des fontaines dans ses jardins de Kassel, demanda à Papin de lui
fabriquer la machine qui lui permettra d'obtenir de jolis jets d'eau. On peut
voir cette machine aux Musée des Arts et Métiers.
La machine fonctionnait selon le principe suivant : La vapeur est obtenue en
chauffant l'eau dans la chaudière (1) équipée d'une soupape de sûreté (2).
L'eau contenue dans cette chaudière est alors transformée en vapeur d'eau.
Cette dernière est transférée dans un récipient (3) muni d'un flotteur (4). Ce
dernier joue le rôle de piston. Le robinet (5) sert à évacuer la vapeur. Selon
le principe décrit plus haut, le piston est alors repoussé et propulse l'eau
qui arrive du réservoir par ouverture de la soupape (6) vers la colonne
(8) dont la soupape (7) s'ouvre. L'eau arrive dans le réservoir situé en
hauteur et s'écoule par la suite vers la fontaine (10).
Le bateau de Papin
En 1707, Denis Papin poursuit un projet de bateau à vapeur dont les études débutèrent en 1690. On
pense que ce navire était doté de "La machine à élever l'eau",
identique à celle qu'il utilisa pour les jardins du Duc de Hesse. Le bateau sera mis
à l'eau et testé sur la Fulda. Une fois prêt,
en 1707, Papin demandera l'autorisation de rejoindre la Mer du Nord. Sans réponse, il décidera
alors de ne plus attendre et prend le large. A quelques kilomètres de Cassel, au
confluent de la Fulda et de la Weser, Papin doit acquitter un droit de passage à
la guilde des bateliers de la Weser qui refuse de laisser passer le bateau.
refusant de payer, Papin se plaindra aux autorités.
Malgré cela, les bateliers, furieux, tireront le bateau sur la rive dans la nuit
du 26 au 28 juillet et ils y mettront le feu. Dépité, Papin rejoindra Londres
en 1708, sans sa femme et sa belle-fille, retournées à Cassel.
Après l'échec de son bateau, et une fois à Londres, Papin écrit un mémoire sur son bateau,
qui n'intéresse malheureusement personne. Sans nouvelles de sa femme et délaissé par ses collègue, Denis Papin
s'enfonce dans la déprime et ses finances deviennent de plus en plus réduites. A force de
solliciter les gens, il finit par agacer et se voit rejeter de partout. Sa
dernière lettre est pour son ami le docteur Sloane. La suite
est un mystère. Certains situe sa mort en 1712, d'autres en 1714. Ce qui est
sur, c'est que l'un des plus grands inventeur français a finit dans une fosse
commune en Grande-Bretagne. Il faudra attendre plus d'un siècle pour qu'il soit reconnu
comme l'inventeur de la machine à vapeur, ouvrant la voie à de nombreuses
réalisations qui mèneront à l'automobile (et à celle de Cugnot en particulier).
Après l'échec de son bateau, et une fois à Londres, Papin écrit un mémoire sur son bateau,
qui n'intéresse malheureusement personne. Sans nouvelles de sa femme et délaissé par ses collègue, Denis Papin
s'enfonce dans la déprime et ses finances deviennent de plus en plus réduites. A force de
solliciter les gens, il finit par agacer et se voit rejeter de partout. Sa
dernière lettre est pour son ami le docteur Sloane. La suite
est un mystère. Certains situe sa mort en 1712, d'autres en 1714. Ce qui est
sur, c'est que l'un des plus grands inventeur français a finit dans une fosse
commune en Grande-Bretagne. Il faudra attendre plus d'un siècle pour qu'il soit reconnu
comme l'inventeur de la machine à vapeur, ouvrant la voie à de nombreuses
réalisations qui mèneront à l'automobile (et à celle de Cugnot en particulier).